Ce petit coin de France a l'énorme privilège de bénéficier été comme hiver d'une nature exeptionnelle qui a pu être mise en valeur et ainsi, permettre de pratiquer de nombreuses activités sportives et de découverte, accompagnées d'un hébergement diversifié et de qualité.
Jusqu'au XVIIe siècle, le Lioran est un territoire inhabité, inviolé et même inexploré.
L’homme s’est longtemps tenu éloigné de cet endroit même si c’est le point de passage le plus bas entre l’est et l’ouest des monts du Cantal. Sa ténébreuse forêt, peuplée d'ours (jusqu'au XIVe siècle) et de loups, effraie les locaux et les visiteurs, et l'hiver, ce sont des congères de trois mètres de neige qui rendent infranchissable le col de Font-de-Cère pendant neuf mois de l'année.
Hormis les très rares passages des troupes royales par le col de Font-de-Cère dès le XIIIe siècle, l'homme ne va fréquenter le site qu'à partir du XVIIe siècle. En effet, c'est à cette époque que le cirque glaciaire de Font d'Alagnon, alors recouvert en totalité par la forêt de sapins, commence à être défriché. On y construit le buron de la Montagne du Lioran (le terme "montagne" désigne une terre d'estive).
À cette époque, le Lioran appartient aux seigneuries de Chambeuil, de Combrelles et d'Anterroches qui ont décidé d'implanter dans la forêt une population de chèvre (qui a donné la race caprine de la chèvre beige rosé du Lioran) en réponse à la grande misère du Valagnon.
À la fin du XVIIIe siècle, la création de la route royale no 126, délaissant la Via Celtica, traversant le Lioran va faire de lui un lieu de passage. Mais le lieu reste redouté, d'autant plus que désormais les brigands s'attaquent aux passants, et les voyageurs préfèrent l'éviter en réutilisant le chemin de la Via Celtica qui passe de l’autre côté du Plomb du Cantal au col de Prat-de-Bouc (1396 m).
L'ère touristique
En pleine Révolution industrielle, le Lioran devient le centre des grands travaux d'aménagement du centre de la France. En 1839 commence un chantier considéré à l'époque comme titanesque.
La construction de ce tunnel a été décidée par le préfet du Cantal face à la difficulté au XIXème siècle de franchir le col de Font-de-Cère. On décide d'éviter le passage au col en construisant le tout premier tunnel routier de France et le plus long du monde.
Le Lioran bascule dans l’ère moderne en 1843, année où est inauguré le premier tunnel du Lioran, que l’on qualifiera de « routier » même si à l’époque on en est loin, mais il servira au trafic routier pendant 160 ans jusqu’à l’inauguration du nouveau tunnel en 2007.
Le XIXe siècle, et particulièrement sa seconde moitié, marque l’âge d’or du développement du transport ferroviaire en France, avec l’ouverture de nombreuses lignes dans tout le pays. Il fut donc décidé de la réalisation d’un second tunnel du Lioran. Long de 1958 m
Néanmoins, il faudra encore attendre quelques années avant que le lieu-dit du Lioran profite de cet atout. En effet, ce n’est qu’en 1886 qu’est construite la petite gare du Lioran, toujours fonctionnelle de nos jours.
C’est clairement de ce bâtiment que tout est parti : la Compagnie du Chemin de Fer de Paris-Orléans, décelant, la première, le potentiel touristique du site, favorise rapidement la construction de deux hôtels annexes à la gare : l’Hôtel Daude en 1896 et l’Hôtel des Touristes, qui lui appartient en propre, en 1899 (ce dernier a d’ailleurs été détruit en 2010).