Beaucoup de légendes auvergnates se rapportent aux loups et souvent, pour faire obéir les enfants turbulents on les menaçait du loup. Ils étaient la crainte des bergers et des troupeaux. On racontait, le soir autour du "cantou", que dans un buron, des vachers avaient été contraints de rester barricadés plusieurs jours étant cernés par une meute de loups affamés.
Hiver 1927, vendredi 11 février. Une épaisse couche de neige recouvre la commune de Saint-Jacques-des-Blats.
Depuis quelques jours, les paysans posent des appâts pour piéger les renards. Attirés par l'odeur nauséabonde qui s'en dégage et empêchés par la neige et le froid de trouver des proies, les loups que l'on croyait disparus depuis longtemps, auraient-ils fait leur réapparition ? N'étant pas armé, l'agriculteur court avertir un chasseur réputé, Antoine Frescal.
Ce dernier se lance aussitôt sur la piste de la bête. Il repère l'animal, le rattrape vers le ruisseau Del Barra et le tue à quelques centaines de mètres du moulin, par deux coups de fusil. L'animal est sorti du ravin par Monsieur Magne, propriétaire aux Gardes et par Monsieur Séverac, qui l'avait aperçu le premier. La dépouille est promenée dans toute la commune devant des habitants ébahis et pour certains effrayés, car on craint qu'il n'y en ait d'autres.
Le 25 mars 1927, en vertu de l'article 83 de la loi de finance du 31 mars 1905, au vu de la demande d'Antoine Frescal et du procès-verbal de constatation du maire, le préfet prend un arrêté dont l'article unique stipule : « Une prime de 50 francs sera attribuée à Monsieur Frescal pour destruction d'un loup ». Cet acte faisant de l'animal le dernier loup tué dans le Cantal et peut-être le dernier pour lequel fut versée en France, une prime à la destruction.
De nos jours, des loups, venus d'Italie re-colonisent nos montagnes... favorisés d'une part par la disparition des vacheries qui rendaient nécessaire la présence humaine et celle des chiens gardiens des troupeaux, et d'autre part, l'extension des bois et forêts.
Dans le Cantal, les agriculteurs sont en colère : depuis le début des estives, plusieurs troupeaux de brebis ont été attaqués. Les éleveurs redoutent la présence du loup et demandent aux autorités d'agir.
Près du col de Néronne, à chaque nuit sa tuerie pour les brebis de Tony et Alain Joanny. Les éleveurs ont perdu 29 bêtes au total depuis le début de l'été. Et pour eux pas de doute, le loup est responsable. "On a retrouvé encore deux brebis, qui ont été tué par prédation, on le voit bien, ce n'est pas de la charogne. Au niveau du cou de la brebis, on retrouve les marques de l'attaque." Les loups, éradiqués en France le siècle précédant avant de réapparaître dans les années 1990, se font de plus en plus nombreux : on estime leur nombre proche du seuil de viabilité, fixé à 500 animaux.